En plein hiver 1969, dans la boue d’une ferme de betteraves en Picardie, la petite-fille du patron tout-puissant, Sylvie, 4 ans, disparaît. L’enquête patine pendant une semaine et fait la Une des journaux. Les policiers montés de Paris et les gendarmes locaux interrogent les saisonniers italiens, les bûcherons, la maisonnée d’Augustin Demest, mais les gens parlent peu. Ils respirent la crainte de cet homme riche, un despote méprisant et détestable, qui fait travailler la moitié du village et au-delà. La rumeur parle d’enfants illégitimes, d’héritiers sous sa coupe, de domestiques aux ordres. Personne ne remarque la petite servante, Catherine, épaules voutées et regard baissé, la dernière à avoir vu l’enfant.
Des rapports de classe d’une grande violence, proches du servage du Moyen-Âge, difficiles à comprendre pour les deux policiers parisiens. Et un contrôle absolu sur le corps et la vie des femmes, simples objets de plaisir bestial pour tous les hommes. Un roman social, politique et féministe et une atmosphère à la Simenon dans un pays reculé, soumis au froid d’un hiver éternel, où seules les figures de femme, dignes et dures à la tâche, appellent notre respect et notre compassion. Un conte rural noir, puissant et remarquablement écrit.
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